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L’AVION DE 8 H 47 – Robert Brasillach – 29 août 1936

by R. B. / vendredi, 04 octobre 2019 / Published in Articles et essais, Je suis partout, Lettre à une provinciale
Brasillach, Robert - Lettres à une provinciale - Je suis partout

Je vous avais fait croire, ma chère Angèle, et vous m’en voyez tout contrit, que le flambeau de l’intellectualité antifasciste allait être ravi par M. Pierre Scize, dans cette olympiade du sang et de la rigolade qu’ont organisée depuis peu ces messieurs. Il m’a été facile d’ap­prendre qu’il n’en était rien, et que M. André Malraux ne se laisse­rait pas enlever si facilement ses galons de sergent recruteur aux­quels a droit depuis longtemps le plus brillant « rempilé » de l’armée révolutionnaire. Mais peut-être ne savez-vous pas très bien qui est M. André Malraux, car toutes ces célébrités populaires n’ont pas encore atteint ce qu’on nomme communément la gloire. Comme vous êtes savante, vous n’ignorez pas qu’il a obtenu, voici peu d’années, le prix Goncourt. J’ajouterai qu’il a un grand talent et qu’on ne doit point le confondre avec un Guéhenno ou un Tartem- pion. Mais ce n’est pas ce talent indéniable qui fait l’originalité de sa curieuse physionomie commerciale et littéraire.

Sa personnalité littéraire, à vrai dire, semble s’estomper quelque peu, puisque M. Malraux, depuis trois ans, n’a guère publié qu’une nouvelle antifasciste, Le Temps du mépris, spécialement dirigée contre M. Hitler. Par contre, on a vu s’annoncer dans l’auteur des Conquérants et de La Condition humaine un de nos politiciens les plus doués pour la contrebande et pour la traite des soldats. Vous ne savez peut-être pas, ma chère Angèle, que l’ambassadeur du gouvernement de Madrid cherche à racoler des aviateurs, pour la jolie somme de 25.000 frs par mois, sans compter l’assurance vie. Ces aviateurs, le contrat qu’a publié un journal bien informé pré­voit qu’ils auront à passer par l’intermédiaire de M. Malraux. Vous voyez que M. Malraux est devenu une personnalité éminente et que le sergent recruteur promet de hautes paies à ceux qu’il engage comme mercenaires. Cela vaut mieux que le prix Goncourt. Toute­fois ce n’est pas dans les étranges mystères de ce contrat que réside l’intérêt majeur de cette petite histoire. Le problème, ma chère An­gèle, me parait être ailleurs.

Il est si difficile à exprimer en termes honnêtes que j’aimerais mieux le faire de vive voix, et loin de votre mari et de vos enfants. Néanmoins, comme vous n’êtes pas ignorante, je vous dirai sim­plement qu’il existe à l’heure actuelle deux auteurs que j’aimerais faire psychanalyser : l’un est M. Julien Benda, l’autre M. André Malraux. M. Julien Benda, hâtons-nous de le dire, est beaucoup moins sympathique, et le docteur Freud en personne ne trouverait sans doute dans son érotisme que d’assez peu ragoûtantes excita­tions de vieillard qui en est à l’âge des regrets beaucoup plus qu’à celui des réalisations. Relisez plutôt le récit de certaine nuit de no­ces dans Délices d’Eleuthère : c’est l’un des chefs-d’oeuvre du comique involontaire selon Tartuffe. J’ai toujours pensé que M. Malraux avait plus de vigueur, et c’est un homme à qui pas grand-chose ne fait peur.

Mais enfin, à lire ses livres, on trouve toujours le plaisir uni d’une façon bien singulière à la souffrance. Pour avoir écrit un jour que les deux textes les plus importants tombés de sa plume me paraissaient être la préface à L’Amant de Lady Chatterley et la préface à un effrayant roman du viol, Sanctuaire, de William Faulkner, pour avoir parlé à son sujet de goût malsain de l’hé­roïsme, et évoqué le marquis de Sade, j’ai reçu de M. Malraux une lettre, d’ailleurs courtoise, où il me prévenait qu’il n’aimait point le « divin » marquis. Ce sont là querelles peu importantes, et tous les sadiques ne se croient pas obligés d’apprécier l’ennuyeux auteur de Justine. Et cela ne nous interdit point d’évoquer cette ancienne figure en lisant les récits curieux où M. Malraux semble chercher on ne sait quel plaisir à la description des tortures et de la douleur.

J’avoue qu’en découvrant le rôle politique assez considérable que M. Malraux, depuis peu d’années, désire jouer, je n’ai pas seu­lement pensé à ces carrières d’aventuriers littérateurs, dont Beau­marchais donna un si bel exemple. Il y a peut–être du Beaumar­chais chez M. Malraux, et même sûrement : du Beaumarchais trafi­quant d’armes, agent de l’étranger, amateur de révolutions. Il n’a pas plus de scrupules que Figaro, mais on imagine que Figaro devait être gai. La gaieté, ma chère Angèle, a été proscrite depuis longtemps du Front populaire, et vous ne voudriez pas que nos augures, même entre eux, se missent à sourire. Seulement, on peut trouver la joie, ou le plaisir, ailleurs que dans le rire. La sombre ardeur de M. Malraux, celle que l’on devine dans son visage tour­menté, dans ses mains (qu’il aime à faire photographier), dans ses livres obscurs et terribles, dans son activité secrète ou publique, c’est une ardeur où il se complait bien étrangement. Il aime trop les scènes de souffrance pour ne pas voir dans le risque, et même, si l’on veut, dans l’héroïsme, une sorte de jouissance dangereuse, où il excite son esprit, où il peut calmer ses nerfs trop sensibles. Il eût été étonnant de ne pas le trouver dans cette affaire de sang et de tractations.

On imagine assez bien le sergent recruteur d’un nouveau mo­dèle goûtant les plus ténébreuses voluptés après avoir passé quel­que commande d’où peut dépendre la mort de centaines d’hommes. Pour trouver du prix à l’existence, un simple train ne suffirait pas à notre sous-officier, les soirs de bordée et de haute paie : il faut que l’avion de 8h.47 soit un Potez de bombardement muni de tous ses accessoires.

Je Suis Partout, Lettre à une provinciale, 29 août 1936

Tagged under: André Malraux, Antifascistes, Le Temps du mépris, Lettre à une provinciale

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