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HISTOIRES VRAIES – Robert Brasillach – 11 juillet 1936

by R. B. / jeudi, 03 octobre 2019 / Published in Articles et essais, Je suis partout, Lettre à une provinciale
Brasillach, Robert - Lettres à une provinciale - Je suis partout

Vous êtes inquiète, ma chère Angèle, sur le sort de la République et du gouvernement qu’elle s’est donné. Il n’est besoin, en effet, que de lire les gazettes dont vous faites votre pâture quotidienne pour y deviner une sourde inquiétude. Pour ma part, je ne saurais vous donner des renseignements bien neufs, n’étant pas dans le secret des dieux. Mais peut-être cela vous intéressera-t-il de savoir que je viens de passer quelque temps en Alsace, d’où je vous écris. Car il me semble que les journaux n’ont pas accordé beaucoup d’importance à certains faits, menus et grands, qui me paraissent assez révélateurs.

Figurez-vous que dimanche dernier, un ou deux ministricules, pendant que M. Lebrun parlait à Annecy, vinrent présider je ne sais quelle fête dans une petite ville alsacienne. On leur chanta quelque vingt fois la Marseillaise, et ils durent subir plusieurs discours pleins de courtoisie, où on leur expliqua, à propos de bottes, que la France n’avait et ne voulait qu’un seul drapeau : le drapeau aux trois couleurs. Vous savez que les Alsaciens sont malicieux, et malicieux à froid. A l’issue du banquet, après une dernière Marseil­laise, un des notables se leva et, se tournant vers la Sous-Excellence, déclara à voix haute : « Oui, mais la France a un autre chant, un chant aussi officiel et aussi nécessaire. »

Tout le monde se regarda ; l’Excellence se prit à sourire et à es­pérer, car, à la même heure, on jouait à Creil l’Internationale à M. Salengro. On fit un signe à l’orchestre… et l’orchestre attaqua la Sidi-Brahim. Tout cela sans doute vous amusera, car vous avez beau aimer du fond de l’âme M. Blum, Mme Brunschvicg et M. le sous-secrétaire d’Etat aux Loisirs, vous avez aussi de l’esprit. Mais je ne vous raconte pas cela seulement pour vous amuser. Figurez- vous que, dans les discours que dut subir le petit ministre, on lui déclara aussi que l’Alsace était fière de prendre la tête du mouve­ment de rénovation française. Il toussa doucement et considéra le ciel orageux.

Aucun journal n’a parlé de sa visite.

Vous n’êtes pas sans savoir comment des hommes énergiques, à Thann ou à Colmar, se sont emparés de M. le sous-préfet et lui ont fait régler une nuit, aux environs dune heure, certain conflit avec des grévistes. Vous n’ignorez pas comment les populations de l’Est ont accueilli la promotion ‘‘Verdun » des Saint-Maixentais. Mais vous n’avez peut-être pas lu dans beaucoup de journaux l’espèce de manifeste qu’ont publié les Dernières Nouvelles de Strasbourg où, ma foi, le grand parti national et catholique d’Alsace (il ne s’agit pas des autonomistes) expliquait avec beaucoup de fermeté qu’il ne tenait pas du tout à un gouvernement bolchevisé, et que l’Alsace allait se charger de réveiller la France. Tout cela, n’est-ce pas? ma chère Angèle, indique un bien mauvais esprit.

J’ai parlé de ce mauvais esprit, tout justement, avec un Alsacien plein de mesure et de bon sens, et qui s’intéresse beaucoup à la politique de son pays. « Comment cela pourrait-il vous étonner ? m’a-t-il déclaré. Voyez-vous, il est certain que l’Alsace a été unie à la France en un temps où les libertés étaient plus grandes que celles d’aujourd’hui. La Provence, l’Alsace se sont mariées avec la France : elles n’ont pas été conquises. Un mariage implique la di­gnité, le respect des conjoints. Quand, après la guerre, nous som­mes redevenus Français, nous avons pensé retrouver cette dignité, ce respect et ces libertés auxquelles nous tenons tant. Je n’ai pas besoin de vous rappeler, par exemple, quelle importance a la ques­tion religieuse dans notre pays, et notre pays, où vivent en excellent voisinage les catholiques, les protestants et les juifs, est le plus tolérant qui soit. Tolérant n’est pas la même chose que libéral.

« Il y a eu des froissements, des irritations entre Français de l’in­térieur et Français d’Alsace, vous le savez. Les mouvements d’au­jourd’hui n’ont pas tout à fait la même origine. Nous autres, Alsa­ciens, nous sommes un peuple de marches, les premiers menacés en cas d’invasion. Nous n’avons pas vu sans une stupéfaction pro­fonde commencer ce qu’il faut bien appeler par son vrai nom, la Révolution de 1936. Ici même, vous le savez, on a planté des dra­peaux rouges dans les usines ; nous avons eu des grèves. Des grè­ves, des drapeaux rouges devant le Rhin ? Ailleurs, on ne se rend peut-être pas compte de ce que cela signifie : ici, je vous jure qu’on en comprend tout le sens.

« Dirai-je que tous les Alsaciens désirent se désolidariser avec le gouvernement ? Ce serait un peu excessif, et il faut se garder, en de telles matières, de la déformation et de l’exagération. Mais nous tenons à rappeler de la manière la plus énergique notre existence. Toutes les erreurs, tous les crimes, c’est nous qui sommes chargés d’en supporter les premiers les conséquences. Si le gouvernement a envie de s’amuser à protéger les révolutionnaires, à Paris ou ail­leurs, il faut qu’il sache que ces amusements ne sont pas de mise ici. L’Alsace ne veut avoir rien de commun avec les fauteurs de troubles ni avec leurs protecteurs.

– Mais est-ce que cela ne va pas apporter de l’eau au moulin de l’autonomisme ?

– Les autonomistes, me fut-il répondu, il ne faut pas exagérer leur importance. Beaucoup d’entre nous les considèrent comme des épouvantails à Parisiens, et une saine politique décentralisée n’en laisserait pas subsister un seul. Mais, voyez-vous, aujourd’hui, il ne s’agit pas d’autonomisme. Ce n’est pas par amour de leurs villages, encore moins naturellement par amour de l’Allemagne, que l’Alsace commence à protester : c’est par amour de la France, de la France dont nous faisons partie, et où nous avons le droit de parler comme les autres. L’Alsace, unie d’ailleurs aux autres pays de l’Est, est décidée à tout pour faire respecter la France. »

J’espère, ma chère Angèle, que notre nouvelle Vendée ne sera pas amenée à aller trop loin par les maladresses de notre gouver­nement. Mais quand on voit ce qui se passe en d’autres coins de province, quand on pense à la ténacité bien connue de ces pays de l’Est, on ne peut que se sentir assez passionné par ce qui se prépare. Et, au-delà de toutes les paroles frondeuses, de tous les manifestes et de toutes les proclamations, il est un mot, ma chère Angèle, que je livre à vos réflexions : « Nous sommes en train de séparer, dans notre pensée, la France de son gouvernement. »

Je Suis Partout, Lettre à une provinciale, 11 juillet 1936

Tagged under: Dernières Nouvelles de Strasbourg, Lettre à une provinciale

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