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L’ESPRIT DE L’ESCALIER – Robert Brasillach – 10 octobre 1936

by R. B. / samedi, 15 août 2020 / Published in Articles et essais, Je suis partout, Lettre à une provinciale
Brasillach, Robert - Lettres à une provinciale - Je suis partout

Il y a des gens, ma chère Angèle, qui doutent encore que la révolu­tion soit commencée. Ils attendent peut-être, pour en être sûrs, que la guillotine soit dressée sur les places publiques, et qu’on affiche dans les rues le manifeste du duc de Brunswick. Mais je crois que c’est une mauvaise définition de la révolution, ou, si vous préférez, une définition d’esprit lent. La révolution est commencée lorsqu’on accepte naturellement des choses qui, au fond, sont tout à fait extraordinaires. Lorsqu’on autorise une manifestation et pas une autre, lorsque, le même jour, on laisse organiser une réunion par la Fédération Anarchiste de Barcelone et qu’on interdit celle de Léon Degrelle. Ou même, plus humblement, lorsque vous demandez un quart Vichy dans un café et qu’on vous répond : « Non, Monsieur, Vittel si vous voulez. » Lorsque l’épicier auquel vous commandez deux kilos de sucre vous dit aimablement : « Nous n’avons le droit d’en livrer qu’un kilo à la fois. » Lorsqu’on s’incline, lorsqu’on ac­cepte, c’est que la révolution est vraiment commencée. Ceux qui ont pour métier d’exploiter cette révolution le savent bien, encore qu’ils souffrent d’une autre forme de la lenteur d’esprit. Peut-être, dans votre province, ma chère Angèle, avez-vous vu ces affiches rouges qui proclament en lettres capitales que Madrid est menacé, et font le signe de détresse. Je dois avouer que l’autre jour où les cafés étaient fermés, les gens lisaient beaucoup ces affiches rouges et ne semblaient pas les approuver entièrement. Ils s’intéressaient à ce qui se passait autour d’eux, à la manifestation du lendemain au Parc des Princes, à la dévaluation, au coût de la vie.

Disons-le franchement : l’Espagne peut encore mettre le feu au monde, puisqu’elle brûle, mais la tentative de Moscou a été un échec. Nous n’irons pas de sitôt au-delà des Pyrénées, tout au moins pas avant que, par un joyeux retournement des choses, la France ne reconnaisse le gouvernement rebelle de l’Etat séparé de Catalogne, qui ne manquera pas de se constituer dès la prise de Madrid. Mais nos intellectuels recruteurs, mais la famille anthropo­phage de Vendredi, n’ont pas encore compris qu’ils avaient man­qué leur coup. M. Malraux veut vendre des avions. M. Lurçat veut emmener la poétique Mme Malraux sur les ruines de l’Alcazar, au clair de lune. De retour de Moscou, M. Chamson a dû rapporter des ordres, des modèles, de la copie pour Vendredi. Ils ont racolé tout le vieux fond de la pensée antifasciste : Jean Richard Bloch, qui mérite de rester libre pour avoir écrit, il y a un an, que Musso­lini trouverait dans l’Ethiopie son désastre du Mexique ; Aragon, Aveline, Cassou, les naturalisés du Populaire. Et ils ont rédigé ces affiches larmoyantes où ils nous excitent encore à la guerre pour l’Espagne.

Quelle étrange chose que le destin de ces garçons ! Ils forment la génération de ceux qui ont manqué le coche. Certes, ma chère Angèle, quelques-uns d’entre eux ne sont pas dépourvus de talent. Et je n’assimile tout à fait aux autres adhérents du Front Littéraire ni M. Gide, ni M. Jules Romains, ni M. de Montherlant. Mais enfin, la plupart d’entre ces gens-là ont été des « espoirs », espoirs charmants, il y a dix ans. L’après-guerre est fini depuis longtemps déjà, et nous sommes plutôt dans une période qu’on baptiserait aisément avant-guerre. Nous savons que M. Chamson ne fera pas mieux que Les Hommes de la Route, et que M. Cassou n’a rien à dire. Ils sont arrivés un peu tard dans les lettres, avec leurs tics, leurs manies, leurs thèmes déjà un peu usés. La politique leur est apparue comme un procédé merveilleux de renouvellement, comme une étrange et puissante jouvence. Et là, je crois qu’il ne faut pas oublier de join­dre à la troupe, et Gide, et Montherlant. Seulement, quelle serait l’ironie du sort si, là aussi, ils étaient arrivés un peu en retard ? Si, dupés par l’apparence, ils n’avaient opté pour la révolution au mo­ment où elle est vaincue dans le monde entier, et si, jusque dans les plus petits détails, ils ne prouvaient constamment qu’ils n’ont ja­mais compris qu’après quelques minutes de réflexion !

Devant ces affiches espagnoles, ma chère Angèle, on peut rêver sur ces destins manqués. J’imagine que M. Blum lui-même, qui est homme de lettres, doit sourire un peu lorsque M. Loisirs les lui apporte pour le distraire. Les hagiographes (à moins que ce ne soit Jules Lemaitre) racontent que lors du martyre des onze mille vier­ges, l’une d’elles arriva en retard et ne fut suppliciée que le lende­main. Cette patronne des attardés serait-elle la patronne du Front Littéraire ? M. Chamson serait-il la onze millième vierge des Intellectuels ?

Il est trop peu naïf, me dira-t-on, pour revendiquer un tel rôle. Je ne crois pas vous révéler un secret d’Etat, ma chère Angèle, en vous disant que la prise de Madrid devait être le signal d’une grande manifestation antifasciste, et que, comme par hasard, nos princes viennent d’interdire les manifestations de masse. Il nous reste donc à réfléchir sur cette affiche : Vendredi n’a pas toujours été tendre pour M. Blum et pour « les réflexes peu républicains » (sic) de M. Yvon Delbos. S’agit-il d’une sorte de déclaration de guerre, rapportée par Chamson de Moscou ?

Parmi les signataires en tout cas, je relève assez de noms d’ahu­ris, de zozos de la révolution, d’admirateurs du théâtre du peuple et de Mme Brunschvig, pour ne pas supposer que les onze mille vier­ges ont envoyé quelques délégués. Et je tiens la proclamation pour Madrid, jusqu’à nouvel ordre, comme le symbole le plus frappant de l’incompréhension que montrent ces intellectuels à l’égard de notre temps, et la plus touchante image qu’ils puissent nous offrir de l’esprit de l’escalier.

Je Suis Partout, Lettre à une provinciale, 10 octobre 1936

Tagged under: duc de Brunswick, Espagne, Léon Blum, Vendredi

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