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VISITE A LÉON DEGRELLE – Robert Brasillach – 20 juin 1936

by R. B. / jeudi, 03 octobre 2019 / Published in Articles et essais, Je suis partout, Lettre à une provinciale
Brasillach, Robert - Lettres à une provinciale - Je suis partout

Vous avez su, ma chère Angèle, que j’ai passé en Belgique la se­maine où les cafés parisiens ont fait grève, non point, comme vous semblez l’insinuer, par un amour immodéré de la bière belge, la­quelle est excellente, ni pour placer en des banques sûres des capi­taux que je n’ai pas. Je vous raconterai quelque jour ce voyage, mais il faut d’abord que je réponde à la question un peu anxieuse que vous me posez : « Avez-vous vu Léon Degrelle ? » Je reconnais bien là l’illogisme charmant de votre coeur et de votre esprit vous aimez le Front populaire, et vous levez volontiers, au thé de vos amies, un poing d’ailleurs menu et délicieux, mais vous êtes sensi­ble aux meneurs d’hommes, et le dernier-né de ces chefs, secrète­ment, ne vous déplait pas. Eh bien, rassurez-vous, ma chère An­gèle, j’ai vu l’homme dont vous me parlez. J’aurais, je l’avoue, quelque scrupule à vous le décrire, si je m’adressais à une autre : les Français sont assez maladroits à parler des choses de Belgique, et j’aurais peur de me tromper. J’ai lu dans le journal Rex un pasti­che fort malicieux : le récit d’une entrevue avec Léon Degrelle par un journaliste parisien de grande information. Croyez-moi, c’était tout à fait cela : mais j’aimerais autant ne pas être ce journaliste. J’ai donc vu Léon Degrelle, le jour exact où il atteignait sa trentième année, le 15 juin dernier. Ce jeune chef, à vrai dire, ne parait même pas beaucoup plus de vingt-cinq ans. Et ce qu’il faut avouer d’abord, c’est que, devant ce garçon vigoureux, entouré d’autres garçons aussi jeunes, on ne peut se défendre d’une assez amère mélancolie. On a cru déconsidérer Rex en l’appelant un mouve­ment de gamins. Aujourd’hui, il y a autour de Léon Degrelle des hommes de tout âge, et la seule jeunesse qui importe est celle de l’esprit. Mais l’essentiel reste dans la jeunesse réelle, la jeunesse physique des animateurs, qui s’est communiquée à tout l’ensemble. Hélas ! ma chère Angèle, quand aurons-nous en France un mou­vement de gamins ?

A d’autres observateurs plus âgés, peut-être, après tout, les bu­reaux de Rex seraient-ils pénibles, comme ces bureaux du quoti­dien Le Pays Réel où j’irai tout à l’heure acheter quelques brochu­res et cet insigne rexiste par quoi j’étonne les passants, à Paris. J’ai déjà vu de ces permanences d’étudiants, désordonnées, vivantes, où semblent régner la blague et l’humour. Et puis, on se dit que ces étudiants ont derrière eux des centaines de milliers d’hommes, qu’on les écoute, qu’ils peuvent être l’aube d’une très grande chose, et que nous avons, en tout cas, beaucoup à apprendre d’eux.

Je vois s’avancer vers moi ce jeune homme agile, bien portant, dont les yeux brillent si joyeusement dans un visage plein. Il me parle de sa grosse voix faite pour les foules, éclatante mais natu­relle. Je ne sais pas encore ce qu’il me dit, ce qu’il vaut: je sais seulement qu’il respire une joie de vivre, un amour de la vie, et en même temps un désir d’améliorer cette vie pour tous, de combattre, qui sont déjà choses admirables. Je ne crois pas, ma chère Angèle, qu’il y ait de grands chefs sans une sorte d’animalité assez puis­sante, de rayonnement physique. J’ignore si Léon Degrelle a d’au­tres qualités : il a d’abord celles-là.

Il en a d’autres aussi visibles d’ailleurs et tout aussi instinctives.

Je ne suis pas un théoricien politique, dit-il avec force. La po­litique, c’est une chose qui se sent, c’est un instinct. Si on n’a pas cet instinct, il est inutile de chercher quoi que ce soit. Mais bien sûr, il faut travailler, il faut faire des efforts. Il y a plusieurs années que nous nous faisons connaître. Il ne vient pas en un jour, l’été.

Comme cette phrase semble lui convenir, cette vision saison­nière de la politique, cette grande façon de sentir le vent, de cher­cher le courant charnel des choses. C’est par là que Léon Degrelle a touché tant d’esprits en Belgique, et même au-delà des frontières. Il a cristallisé dans Rex non point des idées, mais des tendances. Tendances qui sont traduites d’ailleurs dans le détail d’une manière beaucoup plus précise qu’on ne le croit. Car c’est justement parce qu’il se méfie de l’abstraction, et qu’il a des réclamations de détail que Rex a du succès : c’est le détail qui est notre vie quotidienne, et non le général, et les femmes, ma chère Angèle, devraient com­prendre cela.

C’est ce que les partis de droite, en France comme en Belgi­que, n’ont pas su voir, me dit-il. Ils ont un programme social, bien sûr, mais jamais ils ne l’appliquent à la vie. Ils ignorent cette vie. La seule classe qui ait une éducation politique, bonne ou mauvaise, c’est la classe ouvrière : c’est la seule qui assiste à des réunions, qui lise des journaux, qui sache réclamer ce qu’elle veut. Les partis de droite se sont exclus de cette participation du peuple à la vie. Et sans le peuple, voyons, que voulez-vous faire ?

Seulement, pour cela, il faut commencer par comprendre. « No­tre mouvement est un mouvement populaire. Il ne faut pas croire que ce sont les socialistes qui font quelque chose pour les ouvriers. La semaine de quarante heures ? Elle existe depuis deux ans en Italie. Et à partir de l’an prochain, en Allemagne, on va emmener les ouvriers en croisière de trois semaines, aux Canaries, aux Aço­res, sur des bateaux aménagés pour eux. Ce sont les régimes d’au­torité qui instituent des fêtes du travail, qui font comprendre sa dignité à l’ouvrier. Voilà pourquoi il vient à nous. »

Et il se met à rire, soudain, avec cette jeunesse qui ne l’aban­donne jamais.

Ah ! les communistes sont furieux ! Ils ne peuvent plus orga­niser de réunions, ils sont obligés de venir porter la contradiction aux nôtres. Le drapeau rouge ? C’est notre drapeau ! Le Front po­pulaire ? Il n’y en a qu’un en Belgique : « Le Front populaire Rex ». L’Internationale ? Nous la chantons – avec d’autres paroles. Les grèves ? Nous revendiquons tout ce que demandent les ouvriers. Je vais déposer une proposition de loi pour l’augmentation des salai­res de 10%. Seulement, pas de démagogie : il faut en même temps déposer une proposition pour augmenter les recettes du même chiffre.

Devenu plus grave, il ajoute :

L’important, c’est l’esprit dans lequel tout est fait. Lors d’une catastrophe dans nos mines, notre roi Albert a demandé à un ou­vrier : « Que voulez-vous ? » Et l’ouvrier a répondu : « Nous voulons qu’on nous respecte. » Voilà l’essentiel. Voilà ce que ne compren­nent pas les partis de droite, ni chez vous ni chez nous. Léon De- grelle s’est mis à marcher dans son bureau. Il a une sorte de colère contre toute cette incompréhension des hommes de droite, des hommes de gauche, toutes ces vieilles formules, tout ce qui irrite, à l’intérieur de toutes les frontières, à la même heure, tant de jeunes gens. Pêle-mêle, il m’explique ses projets, où se marient si curieu­sement le corporatisme moderne, les principes chrétiens. Il veut créer un service social pour les femmes, envoyer en journée chez les malades, les accouchées, des jeunes filles bourgeoises, il veut faire aimer leur travail à tous ceux qui travaillent. Et peut-être, sur certains principes économiques, des spécialistes auraient-ils à dis­cuter. Je ne suis pas spécialiste, je ne suis pas venu pour discuter. Pas plus que je ne discuterais (en aurais-je le droit ?) la politique proprement belge de Léon Degrelle, flamingante en Flandre, wal­lonne en Wallonie. Qui sait si elle ne sauvera pas la Belgique ? Tout ce qui me touche est ce journal qu’il me tend, le numéro d’au­jourd’hui du Pays Réel : « Travailleurs de toutes les classes, unissez- vous ! » puis-je lire en titre. C’est l’accent direct, le vocabulaire neuf de ce parti de gamins. On peut en penser tout ce qu’on voudra, on les sent proches de soi.

Et puis, la Révolution de Léon Degrelle est une Révolution mo­rale. Il n’y en a point d’un autre ordre. Léon Degrelle veut ranimer les hauts sentiments, l’amour du roi, l’amour de la nation, aider la famille, accorder le bonheur terrestre, autant qu’il se peut, à celui qui travaille. C’est ce qu’ont fait Mussolini ou Salazar. Qu’on ne s’étonne pas s’il soulève autour de lui tant d’espérances, et aussi tant de haines. Nous parlons ensuite de la France, de sa culture, envers qui il reconnaît tant de dettes, de ses hommes, du désir que doit avoir tout civilisé de voir notre pays sortir de ses formules usées et de ses dangereuses illusions. Je vois bien que nos partis, quels qu’ils soient, ne disent rien qui vaille à ce jeune homme violent et direct. « Il n’y a qu’un parti à droite qui sait ce qu’il veut chez vous, me dit-il, c’est l’Action française ». Et il ajoute : « Naturellement, nous avons tous lu Maurras ». Puis il retourne à son amour de l’ac­tion, à ses réunions immenses, à ses projets matériels, qu’enflamme un grand espoir. Soudain, il s’arrête encore, revient à la France, pour me jeter : « Il est possible que vous n’ayez qu’un homme, en France, dans le personnel politique proprement dit: c’est Doriot. »

Pourquoi vous cacherais-je, ma chère Angèle, que j’ai quitté Léon Degrelle avec une certaine amertume. L’autre semaine, j’étais à la Chambre, devant des fossiles jeunes et vieux. Ici, il y aurait peut-être beaucoup à discuter, et bien des points demeurent encore obscurs dans ce rexisme, même après avoir lu les livres de ses jeunes docteurs. Je ne veux rien juger sur une heure de temps. Mais il n’y a pas au monde seulement les livres. Cette jeunesse, morale et physique, cette assemblée de jeunes gens qui semblent presque s’amuser à construire un univers, et qui, en fait, travaillent avec acharnement, parlent, écrivent, se battent, courent sans cesse sur les routes et dans les trains, s’arrêtent aux moindres villages, et dorment deux ou trois heures par jour, mais sans jamais abandon­ner leur joie, tout cela, pourquoi ne le dirais-je pas? m’émerveille et m’attriste. De toutes les tendances confuses qui agitent la France ne pourrait-il sortir quelque jeunesse enfin ?

Je ne sais pas ce que fera Léon Degrelle, et je ne suis pas pro­phète comme M. Blum. Mais croyez-moi, ma chère Angèle, il est assez émouvant de s’arrêter au seuil de quelque chose qui com­mence, qui est encore menacé par tant de dangers, de regarder une espérance qui commence à germer – et, ma foi, même si nous ne devions pas tout en aimer dans l’avenir – de l’envier.

Je Suis Partout, Lettre à une provinciale, 20 juin 1936

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