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LE PARTI DE L’HONNEUR – Robert Brasillach – 15 août 1936

by R. B. / vendredi, 04 octobre 2019 / Published in Articles et essais, Je suis partout, Lettre à une provinciale
Brasillach, Robert - Lettres à une provinciale - Je suis partout

On vous a demandé, ma chère Angèle, ce que c’était que ce car­lisme dont on parle tant à propos des événements d’Espagne. Bien que vous soyez un peu fâchée contre moi parce que je n’admire point M. Blum et que je désire du fond de mon coeur voir M. Cot au diable, vous m’interrogez à ce sujet. Pour vous, comme pour beaucoup d’aimables Françaises, tout votre savoir sur ce point vient de Pour don Carlos, qui est un fort agréable roman de M. Pierre Benoit, et que j’ai vu au cinéma muet il y a déjà longtemps. Vous confondez un peu Allegria Detchart et la Passionnaria dont vous parle le Populaire, et vous vous demandez si tous les carlistes sont semblables à l’excellent sous-préfet du pays basque.

Mais quand j’ai demandé pour vous ce que c’était que le car­lisme, l’Espagnol auquel je m’adressais est devenu grave et m’a répondu : « C’est le parti de l’honneur. » Je trouve le mot assez beau et très espagnol ; de cette Espagne attirante où la France, depuis tant de siècles, du Cid à Hernani et au Soulier de satin, est allée chercher les images du risque, de la jeunesse, de la confiance et de la parole donnée, même si, ce faisant, elle se trompait dans l’ex­pression.

Je ne suis peut-être pas un très grand clerc en matière de car­lisme, et je ne pourrais rendre des points à M. Pierre Benoit. Mais j’essaierai de vous renseigner. Je n’ai pas besoin, ma chère Angèle, de vous rappeler comment est né le mouvement : en 1833, le roi Ferdinand VII abrogea la loi salique, afin de laisser le trône à sa fille Isabelle. Son frère don Carlos se souleva, fut proclamé roi sous le nom de Charles V et soutint plusieurs années une guerre sanglante. En 1860, son fils reprit la lutte. Enfin, en 1872, le neveu de ce dernier fit naître la dernière grande guerre carliste, qui dura quatre ans. L’an passé, le dernier descendant de don Carlos, don Jaime, chef de la maison de Bourbon, est mort. Ses droits ont passé à son oncle, un vieillard de 82 ans sans héritier direct. Après lui, les partisans carlistes se rangeront probablement dans les rangs des « alphonsistes », Alphonse XIII, descendant d’Isabelle, étant l’héritier légitime de la dynastie. Il est peu probable qu’ils aillent chercher un Bourbon-Parme, et, d’ailleurs, le mari d’Isabelle était aussi un Bourbon. Vous voyez que, raisonnablement et logiquement, le carlisme est un parti sans avenir.

Mais vous avouerai-je que ce qui me touche plus que tout dans ce mouvement si parfaitement espagnol, c’est son apparente inutili­té? Pour un vieillard de 82 ans, des provinces s’enflamment, et elles ont trouvé un chef, ce Falconde héroïque dont toute la Na­varre s’émeut. C’est que le carlisme n’est pas une doctrine de politi­ciens : c’est une doctrine de fidélité. Le principe dynastique est irréfutable, et tant que le dernier descendant de don Carlos sera vivant, l’honneur commande de le suivre.

A cette fidélité primordiale se rattachent d’ailleurs d’autres fidé­lités. On s’en apercevra suffisamment si l’on songe qu’à la fin de la monarchie, le carlisme avait à peu près disparu à la Chambre : aux dernières élections, devant les dangers du communisme et de l’anarchie, il a conquis un grand nombre de sièges. Il se réveille quand l’honneur est oublié. Dans la révolution nationale d’aujour­d’hui, à côté des fascistes de Primo de Rivera, les carlistes de Fal- conde se battent au premier rang pour la grandeur et la liberté de l’Espagne. Libre à André Chamson de prétendre que le mouvement national est « coupé du peuple » ce menteur à prébendes sait pour­tant que les populations de Navarre qui se soulèvent sont pauvres. Ce sont des paysans de la montagne qui partent trouver Falconde avec leurs curés, et leurs curés les bénissent et les confessent avant le combat. Ils meurent pour une idée incarnée, pour la justice, beaucoup plus que pour un intérêt immédiat.

Ajoutons que le carlisme, si idéal qu’il ait toujours été, a la force et la précision réaliste des grandes doctrines. Le principe qui a fait son importance est l’union de l’autorité et des libertés. C’est au nom des fueros que se sont soulevées trois fois, au cours du siècle der­nier, les provinces du Nord. Par là, et même si les prétendants n’ont pas toujours été à la hauteur du grand enthousiasme qu’ils soule­vaient, le carlisme montrait un vif sens politique. Lorsque les rois d’Espagne seront revenus sur leur trône, il est à souhaiter qu’ils s’inspirent de ce libre régionalisme qui peut seul sauver l’unité nationale. En Navarre, en Andalousie, à Valence, et surtout à Bar­celone, c’est cette politique décentralisée, et elle seule, qui pourrait réussir.

Qu’on ne s’étonne donc pas de voir un mourant sans héritier ai­der au soulèvement de l’Espagne. Car ce qu’il entraîne à son seul nom, ce sont des idées assez fortes et assez belles, et ceux qui le suivent le savent bien. Mais on aime que l’exacte discipline des volontaires carlistes, que leur mépris de la mort, que leur enthou­siasme s’attachent à une image aussi pure, aussi dépouillée des combinaisons et des contingences. La pureté, voilà une notion que nous n’avons guère accoutumé de rencontrer en politique.

J’espère vous avoir montré, ma chère Angèle, qu’elle s’allie à un sentiment assez précis des remèdes nécessaires, à un juste réalisme. Mais elle demeure la pureté. Les horreurs de la guerre civile nous auront au moins appris à connaître son étrange présence. On ne saurait espérer de la presse du Front populaire, de Vendredi, de M. Chamson, de M. Guéhenno, des curés rouges et des antimilitaristes affamés de décorations qu’ils saluent et respectent le parti de l’hon­neur. Au moment où ils donnent l’exemple d’une bassesse aussi accomplie et d’une gloutonnerie aussi naïve, nous pouvons pour­tant nous consoler si l’honneur, quelque part au moins, n’est pas tout à fait oublié.

Je Suis Partout, Lettre à une provinciale, 15 août 1936

Tagged under: Espagne, Je suis partout, Léon Blum, Lettre à une provinciale

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